Reports de combats chez les ténors
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es amateurs assistent ébahis à des reports de combats en cascades dans l’arène, du côté des ténors. Ces nombreux VIP de par ces incidents, bloquent sciemment ou inconsciemment le bon fonctionnement de l’arène. Parmi eux, un seul a fait exception. Il s’agit de Yakhya Diop alias Yékini (Ndakaru) qui de toute sa carrière, fut un exemple de professionnalisme et de probité.
Yékini :
Le professionnalisme et la droiture
S’il est resté invaincu durant quinze (15) ans,
assortis de 8 ans de règne sans partage en tant que roi des arènes, cela est dû
au fait que Yékini avait une observation parfaite des règles morales et un
respect scrupuleux de ses devoirs et des règlements du monde dans lequel il
évoluait. Dès lors qu’un promoteur le cooptait contre un adversaire quelconque,
l’enfant de Bassoul faisait tout pour remplir sa part du contrat du début à la
fin. Toute sa préparation était sous-tendue par un programme potable et sain,
si bien que le jour du combat, il donnait tout son potentiel physique et
technique pour remporter la partie. Les blessures de dernière minute conduisant
au report du combat n’ont jamais été notées du coté de ce grand champion. Et
même lorsqu’il traînait des bobos à l’issue de ses entraînements, Yékini avait
honte de les signaler pour éviter un report du combat. De toute sa carrière, ce
grand champion Sérère a fait preuve de professionnalisme et de probité morale. Yékini
était vraiment spécial.
Amateurisme
ou ultime supercherie ?
Le report de combat à quelques jours de la
compétition, devait arriver à tous les autres lutteurs sauf Gris Bordeaux de
Fass-Ndakaru. Ce Monsieur s’était toujours comporté comme le lutteur le plus
professionnel du Sénégal. Donc ici, ça frise la supercherie. «Il n’est pas réellement blessé, il triche»,
fait savoir un grand nombre d’amateurs mécontents du report de son combat
contre Ama Baldé (Falaye Baldé). Et les récriminations de ses supporters sont
légitimes d’autant plus que Gris Bordeaux lui-même avait émis des doutes sur la
blessure d’Ama Baldé il y a quelques mois. «Il
s’est blessé, on s’y attendait» avait-il fait savoir. Si aujourd’hui, avec
la grosse expérience qu’il a en bandoulière, le 3ème Tigre se blesse
à quelques encablures de la compétition et force le CNG à revoir le calendrier,
que vont dire les amateurs ?
Cela frise l’amateurisme ou alors qu’il cherche
lui aussi à «rendre son coup» à Ama
Baldé pour le déstabiliser avant le choc. Bataille psychologique oblige.
Quant à Balla Gaye 2, pourrions-nous parler aussi
d’amateurisme ou de tricherie ? Les amateurs savent que c’est la 1ère
fois que cela arrive au le Lion de Guédiawaye. Les mêmes amateurs se rappellent
encore de cette plaie béante que Balla Gaye 2 portait sur sa jambe et que feu
Falaye Baldé avait été obligé de bander à Demba Diop avant son 1er
choc contre Modou Lô. S’il avait l’âme d’un tricheur, le fils de Double Less
pouvait faire reporter le combat à cause de cette blessure béante. Par ailleurs,
les amateurs ont aussi en mémoire les paroles dures du Lion de Guédiawaye à
l’encontre de Tyson (Boul Faalé) qui s’était blessé à quelques jours de leur
choc. «Tyson a bradé son honneur et sa
dignité, il reporte notre combat à cause d’une petite déchirure à l’épaule»
avait craché Balla Gaye 2 très mécontent.
Mais le Lion a bien changé aujourd’hui. Vu ses
contre performances et l’importance capitale de ce 3ème combat
contre sa «bête noire», il pourrait user de tout pour déstabiliser Eumeu Sène
avant le combat. Cela pourrait faire partie de la bataille psychologique (pourquoi
pas) puisqu’Eumeu lui avait déjà fait le même coup avant leur 1er
combat en 2009.
Mais attention, Eumeu Sène aussi pourrait attendre
que Balla Gaye 2 guérisse pour se blesser à son tour à quelques jours de la
rencontre. Et ainsi de suite…
En somme, nous n’accusons personne de tricherie,
mais le constat est que la récurrence de ce phénomène force à reconnaître que
nos Mbeur manquent de
professionnalisme car dans la préparation d’un sport de combat, on n’intensifie
jamais les entrainements à l’approche de la date du choc. Les rudes empoignades
avec sparring-partners sont assez réduites, l’heure est plutôt aux étirements,
à la récupération et à la concentration avec peu d’engagements physiques pour limiter
les risques de blessures. Et ça, nos Mbeur semblent l’ignorer.
Mamadou
Koné, New-York-City (USA)
Avec
Sunu Lamb
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