01 juillet 2015

Nécrologie: Remerciements !

Koné Mamadou
J
e n’ai pas été seul dans le deuil qui m’a frappé, non. Et les nombreuses marques d’affection m’ont prouvé que j’avais de nombreux amis, frères et parents partout dans le monde...

          Par ailleurs, ces moments insoutenables ont su réveiller certaines relations souterraines, des amitiés et fraternités pendant quelque temps enfouies !
Je dis donc merci à tous du fond du cœur ! Merci !
L’épée de Damoclès
          Pour sûr, ces moments difficiles m’auront également ouvert les yeux sur plusieurs choses :
D’abord que tout peut s’arrêter soudainement pour n’importe qui, n’importe quand, n’importe où et n’importe comment ! 
Nous ne contrôlons rien du tout car nous autres êtres humains, sommes rassemblés ici-bas comme des oiseaux sur un nid. Chaque matin, nous ruons à l’assaut de la montagne. Nous courons après nos illusions. Puis un jour, c’est le verdict, le silence absolu. Le Destin nous rappelle à ce moment-là, que c’est à lui seul que revient la décision finale.
Personne ne sait quand l’épée de Damoclès s’abattra !
Actes et propos prémonitoires ?
          Mais il faut tout de même souligner qu’il y a des événements dans la vie, des coups qui comme un couperet, vous abattent. Vous laissent sans voie, sans voix, pantelant comme un poisson hors de l’eau. 
Vous jettent au sol pour longtemps, pour des jours et souvent pour toujours. 
Ce sont les circonstances de la disparition de mon épouse Obou Claude Estelle. Très bizarres.
Mercredi 24 juin 2015, tôt le matin, en bonne santé, elle part précipitamment au domicile de son amie endeuillée (Ouakam-Dakar / Sénégal). Celle-ci venait tout juste de perdre son mari après une longue maladie. 
Elle y reste toute la journée. A son retour le soir à la maison (chez elle), elle se connecte sur Viber et me dit :
«Eh Dieu, l’Homme n’est rien dêh. Le Monsieur-là est parti comme ça ! Eh la Vie ! Ma copine est inconsolable. Elle refuse même de manger, de parler, bref. Ecoute, j’ai eu une journée très laborieuse à la fois traumatisante aujourd’hui. Je voudrais me coucher. A New York, il est 20h alors qu’à Dakar ici, il est déjà minuit. Je te laisse mon chéri à demain. De grâce si le Démolisseur (le lutteur Nar Touré) arrive sur Dakar, remet-lui des médicaments contre l’asthme pour moi car j’ai quelques problèmes respiratoires ces temps-ci… »
Il était 00h15min GMT à Dakar. Mais à 05h GMT du matin, son numéro laisse un message dans ma boîte vocale. Je rappelle aussitôt. L’interlocuteur au bout du fil a été très bref :
«C’est Mr Koné ? Bêh, il y a mauvaise nouvelle. Je reviens de la morgue, on a laissé votre femme là-bas, elle est décédée tôt ce matin !» 
Jeudi 25 juin 2015, tout était fini. 
Quelques heures avaient suffi pour qu'elle fasse la grande traversée pour se retrouver sur l'autre rive et surtout appartenir à une nouvelle "confrérie" d'"ÊTRES".
Obou Claude Estelle vit désormais dans un monde mystérieux, étranger et interdit à tous ceux qui ne sont pas ELLE
Koné Mamadou, New York (USA)