Modou Lô lance le signal
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e Roi des arènes Modou Lô (Rock Energie) a vaillamment défendu son titre le dimanche dernier face à son 1er challenger, Ama Baldé (Falaye Baldé). Mais les milliers d’amateurs étaient étonnés de voir le Roc des Parcelles moins porté sur le mystique au point de se présenter sans Kharga khoufa dans le guéw. Un signal fort pour les autres mbeur.
Le mystique n’a pas sa place dans le sport. Il n’a
pas sa place dans la lutte malgré ce que de nombreux mbeur veulent faire
croire. Modou Lô, le Roi des arènes l’a démontré à tout le Sénégal dimanche
dernier. Il est entré sur le Guéw
sans la moindre amulette lui bardant la poitrine, les reins ou les cuisses. Aucun
grigri lui lacérant poignets ou chevilles. Comme tout bon africain, il a certainement
fait ses pratiques à la maison et dans son Cumikaye
au stade, mais c’est tout. Lorsqu’il était l’heure d’ouvrir les hostilités,
il est entré sur l’aire du combat sans cornes de phacochère, griffes de dragon,
orteils de serpents ou bouteilles de larmes de chien. Mais il remporta son duel
sans ambages. L’absence de grigri sur son corps l’a même aidé lorsqu’Ama Baldé
déclencha son mbott. Le frère de Jules Baldé, habitué à s’agripper aux grigris
de l’adversaire, n’avait eu aucun point d’attache pour réussir cette technique.
Il sera battu proprement.
Yékini,
Tapha Guèye et le mystique !
Ex roi des arènes, il avait été dit que Yékini
était très mystique. «Lors de sa
chorégraphie et en début du combat, s’il met le pied gauche en avant, la
victoire est garantie. Son mystique vient du Nigéria. Ses marabouts peuvent
enterrer un bœuf vivant avant ses combats et déterrer l’animal vivant le lendemain
de ses combats» disaient certains. Le fils de Bassoul lui-même croyait
tellement à ces forces occultes au point de sous-estimer le jeune Balla Gaye 2
qui l’a détrôné en 2012. Lorsqu’il lançait à l’endroit des marabouts du Lion de
Guédiawaye «Bou gnou dioum ci khatim
yi. Yahya Diop laa toudou : (qu’ils ne se trompent pas lors des incantations,
je m’appelle Yahya Diop Yékini) », «Lima
beugue deff, guissou ma ci adouna, kouma koy téré deff : (personne au monde ne
peut m’empêcher de faire ce que j’ai envie de faire) », signifie que
l’ex roi comptait sur quelque chose d’infaillible. Mais il sera lamentablement
terrassé, lui et tout son arsenal mystique.
Idem pour le grand champion
Moustapha Guèye (Fass) qui durant toute sa carrière, était toujours flanqué de
Moussa Gningue dit marabout aux pouvoirs incroyables. Malgré cela, Tapha Guèye
n’a jamais su remporter le titre de Roi des arènes. L’écurie Fass n’a jamais pu
abriter un Roi des arènes.
Le mystique n’a pas sa place
Le mystique n’a pas sa place dans l’arène et Modou
Lô l’a démontré lors du combat le plus prestigieux de sa carrière. Dépenser des
millions, tuer des pâturages complets de bœufs ou de moutons ne fera jamais
remporter le moindre combat. Dépenser des millions chez les marabouts ne
garantira aucun résultat sportif. En tant qu’africain, le mystique est juste
bon pour le côté folklore, côté authenticité de la culture africaine, cest
tout. Bombardier et Reug Reug jettent leurs grigris et bouteilles de potion
magique avant d’aller au MMA. Ils seraient ridicules avec des cornes et des
amulettes attachées à la taille lors de leurs combats de MMA.
La seule chose qui compte, c’est le travail, le
sérieux. Prendre le temps «d’athlétiser» son corps, lui donner force, souplesse
et virtuosité et savoir l’appliquer au combat le jour J.
Mamadou KONÉ, New-York-City (USA)
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