03 septembre 2021

Lutte avec frappe Et si la catégorisation s’imposait ?

Et si la catégorisation s’imposait ?

Modou Lô Vs Bombardier

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a lutte sénégalaise avec frappe fait partie des rares sports de combat où la catégorisation des poids n’est pas à l’ordre du jour. Une grosse injustice faite aux combattants de catégories inférieures qui ne rêvent même pas de devenir Roi des arènes un jour où de prétendre à un cachet plus revalorisé.

Et si la catégorisation s’imposait ?

L’extinction des légers

La catégorisation est très importante en sport de combat. Voilà pourquoi en boxe, judo, karaté et même en lutte traditionnelle, les combattants sont repartis en groupes de -60 kg, -67 kg, -75 kg, -84 kg, +84 kg, 100 kg, +100 kg pour qu’ils s’expriment aisément. La nature n’ayant pas favorisé tout le monde de la même manière, il est important de trouver une solution pour que les moins physiquement lotis ne soient pas lésés. Hélas, en lutte avec frappe, cette injustice fait beaucoup de victimes au point qu’on note l’extinction des plus légers. Pourtant ces combattants sont parfois les plus techniques. Ousmane Toucouleur (Fass), Tidiane Faye (Lansar), Pape Mor Lô (Sakku Xam xam), Bathie Séras (Guinaw Rail), Zoss (Door Doraat), Tapha 2 (Fass), Boy Djinné (Pikine Falaye Baldé), Assane Faye (Khar Yalla) pour ne citer que ceux-là, ont disparu peu à peu de l’arène, laissant place aux gros gabarits. Yawou Dial et Gaïndé ne viendront pas nous contredire ici.

Le règne des lourds

De Manga 2, passant par Yékini et Balla Gaye 2, le Roi des arènes a toujours été un poids lourd. La compétition est telle qu’un combattant de -60 kg ne prétendrait jamais à ce titre, et partant, à une revalorisation de son cachet pour atteindre les 50 millions, voire plus. En lutte avec frappe, c’est le règne des lourds, les légers n’y verront que du feu tant que le CNG ne planche pas sur cet autre problème qui mine la lutte.

Cela devait aussi être l’un des combats de l’association des lutteurs en activité du Sénégal. Il est plus que jamais important de catégoriser les combattants pour qu’il y ait aussi un Roi des arènes chez les -60 kg qui sont aussi des lutteurs talentueux et qui au soir de leur carrière, pourraient dire «J’ai été moi aussi Roi des arènes dans ma catégorie».

Si le CNG n’a point de problèmes à organiser les compétitions du drapeau du Chef de l’Etat, ou à abriter les championnats d’Afrique, c’est qu’une certaine catégorisation des différents combattants permet de policer le secteur et de consacrer tout un chacun dans sa catégorie.

Alors pourquoi fermer les yeux sur la lutte avec frappe et voir mourir des talentueux comme le Professeur Tidiane Faye et le Génie Pape Mor Lô ?

On voit tous comment Modou Lô (Rock Energie) peine face à Balla Gaye 2. On a tous en mémoire comment Modou Lô a échoué face à Bombardier quant à la conquête du titre de Roi des arènes parce que le poids a joué.

Mamadou Koné, New-York (USA)

(Extrait de Les Arènes)


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