Malick Niang, Bombardier, Modou Lô
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ans l’arène, la victoire s’obtient par décision médicale (blessure d’un combattant), chute claire et nette ou par KO. Mais certains lutteurs, par hasard ou par don naturel, sont de véritables cogneurs, des exécuteurs, des combattants à la frappe lourde. Des gladiateurs des temps modernes dont il faut se méfier.
Malick
Niang le Seigneur des KO
Il est le plus dangereux car maîtrise à la
perfection l’art de la bagarre. Ayant appris la frappe avec le français Fabrice
Allouche, ex champion du monde de kick boxing, Malick Niang (Door Waar) prise
la bagarre. Il a la capacité physique de lutter, de bien lutter en simple, mais
opte pour la bagarre.
Il a signé un grand nombre de victoires par KO. Et
les amateurs n’oublieront pas de sitôt ses deux (2) KO contre Sococim (Balla
Gaye) et Adama Diouf Mame Mindiss). Doté d’un physique herculéen, un corps bien
svelte et allongé malgré la masse musculaire, Malick Niang peut donner des directs
très dévastateurs et des crochets assez critiques. Depuis le temps de Feu
Toubabou Dior (qui était le Seigneur des KO), l’arène n’avait plus enregistré un
cogneur aussi redoutable que Malick Niang.
Bombardier,
le marteau-pilon
Il fut Roi des arènes à 2 reprises. Contrairement
à Malick Niang, il ne met pas la bagarre en avant lors de ses confrontations.
Il vient avec tout. Tout ce que l’adversaire déploie comme technique ou
stratégie, le B52 de Mbour sait endiguer, sait contrer et surtout contre-attaquer.
Dans son parcours, on notera des KO. Le premier, c’est lorsqu’il percutait
Tyson (Boul Faalé) le 25 décembre 2002 par un direct ravageur. Il avait rempli
son coup de poing de toute sa charge pondérale avant de le balancer au visage
de l’adversaire qui s’écroula. Il fit la même chose à Thièck (Pikine Mbollo) le
5 avril 2009. Celui-ci a eu moins de chance que Tyson car c’est une belle série
de frappes que Bombardier envoya sur la tempe du sociétaire de Pikine qui
finira par s’écrouler comme un château de cartes. Il a aussi raté d’envoyer
Balla Gaye 2 (Balla Gaye) KO le 8 juin 2014 lorsque celui-ci déclencha la
bagarre. En riposte, un beau crochet au menton a affaibli le Lion de Guédiawaye
qui a cédé sur un simple placage.
Il ne faut pas engager de bagarre avec le B52,
c’est sa stratégie voilée de prédilection car il a la frappe la plus lourde de
l’arène, mais s’en sert rarement. Un véritable marteau-pilon qui pourrait
broyer la mâchoire ou les dents de tout adversaire qui l’invite au pugilat.
Modou
Lô, la frappe chirurgicale
Vif comme l’éclair. Le Roi des arènes, n’a pas la
frappe lourde de Bombardier, ni le punch de Malick Niang. Mais se particularise
par la rafale, sa vitesse d’exécution. La frappe chirurgicale qu’il déclenche
subitement lorsqu’il est en mauvaise posture ou acculé par l’adversaire. Au
coup de sifflet de l’arbitre, Modou Lô n’opte pas pour la bagarre forcement. Il
est plutôt observateur, calculateur et calme. Il ne s’anime que lorsque
l’adversaire montre une intention (bagarre ou lutte pure et dure). Et dès qu’il
a l’occasion, il enchaîne en bagarre avec des coups bien placés dont les 100%
atteignent leur cible. Des frappes d’une précision incroyable. D’où
l’appellation de frappes chirurgicales. Lorsqu’un chirurgien fait une opération
de l’appendicite, il ne fait pas l’incision sur les gonades, c’est l’appendice
qu’il taillade et sort. Modou Lô agit textuellement en frappant là où il faut. Il
a fait parler la foudre et sa vitesse d’exécution le27 juillet 2008 lors de la finale du CLAF du promoteur
Gaston Mbengue où il envoya Boy Kaïré (Soumbédioune) KO à l’issue d’une bagarre
où le Roi des arènes déclencha une rafale de coups, étalant le Building Maginot.
Par ailleurs, Tapha Boy Bambara (Boy Bambara), Issa
Pouye (Thiaroye-sur-mer) n’ont certes pas été battus par KO, mais, il les avait
sévèrement endommagés. C’est Eumeu Sène (Ty Shinger) qui sera la plus grosse
victime. L’ex-roi des arènes n’a vu que des vertes et des pas mûres. Une série
d’uppercuts sur la pointe du menton, l’a éjecté de son piédestal de Roi des
Arènes.
Outre Malick Niang, Bombardier et Modou Lô, rappelons
qu’il y a d’autres lutteurs qui frappent aussi durement. Il s’agit de Tapha Tine,
le Géant du Baol, Khadim Ndiaye, l’ex boucher du dimanche, Moussa Dioum et
certains petits lutteurs débutants qui donnent parfois l’impression d’être
venus avec des lames rasoir à la main.
Mamadou Koné,
New-York (USA)
(Extr Les
Arènes N°0067 du mercredi 8 septembre 2021)
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