13 juin 2016

AUTEUR D'UN PARCOURS ATYPIQUE Reug Reug, le meilleur de l'histoire ?


Reug Reug
D
jiné Thiaroye, Nouveau Prince de la lutte simple, Superman, stratosphérique, entre autres pseudos, superlatifs ou adjectifs qualificatifs n'ont certainement pas suffi pour décrire exactement le parcours jugé simplement atypique d'Oumar Kane dit Reug Reug. Est-il, pour autant, le meilleur lutteur de toute l'histoire de la lutte sans frappe ? Des spécialistes et connaisseurs répondent.
Meilleur lutteur de la saison dernière...

S'il y a quelqu'un qui a fait l'unanimité la saison dernière, même parmi ses plus grands détracteurs, c'est bien le pensionnaire de l'écurie Thiaroye Cap-Vert qui était largement au-dessus de tous ceux qui s'activaient dans la lutte traditionnelle sans frappe. De Dakar à Fatick, de Dioffior à Gandiaye, de Ndangane à Joal, de Palmarin à Thialane, celui que l'on connaît mieux sous le pseudo de Reug Reug avait imposé son talent et son savoir-faire, ne laissant qu'une portion congrue à ses suivants immédiats. Djiné Thiaroye avait remporté tous les grands trophées en jeu, se payant le luxe de marcher sans pitié sur d'illustres champions comme Ablaye Ndiaye, Mbissane Dione, Thiaka Faye, Mamady Ndiaye, Ngane Seck. Cerise sur le gâteau, sélectionné dans l'équipe du Sénégal lors du Tournoi de Dakar, Superman avait réussi la prouesse de battre, en aller et retour, l'un des meilleurs lutteurs nigériens de ces dernières années, Yacouba Adamou en l'occurrence. Un tournoi qu'il avait tout simplement survolé avec deux médailles d'or (une individuelle et une autre par équipes), sans aucune défaite pendant toute la compétition. Le CNG de lutte ne s'y trompait d'ailleurs pas, en faisant de lui le meilleur de la lutte simple de la saison 2014-2015, lors de sa soirée de "La Nuit de la Lutte". Une distinction qui avait fait l'unanimité dans son camp comme dans celui de ses pourfendeurs.
Une saison 2015-2016 encore exceptionnelle
Même si la saison est encore en cours, l'on peut certainement dire, sans aucun risque de se tromper, qu'il sera encore le meilleur en juillet prochain quand arrivera l'heure de faire les comptes. Et les chiffes parlent d'eux-mêmes
Vainqueur des drapeaux Macky Sall, Mme la Première dame et Aliou Sall
Tous les drapeaux qui ont porté le nom d'un membre de la famille présidentielle, cette année, dorment présentement au domicile de l'enfant terrible de la lutte sans frappe. D'abord, le drapeau Marième Faye Sall organisé à Fatick par Pape Dia (28 février 2016), ensuite le drapeau Macky Sall organisé par Alpha Samb à Demba Diop (6 mars 2016), enfin le drapeau Aliou Sall, frère du président et président de l'Association des maires du Sénégal organisé par Faata Productions à Latmingué (4 juin 2016). Toujours pour rester dans l'entourage proche du président de la République, il faut ajouter le drapeau Ablaye Ndour, DAGE de la présidence, organisé par Faata Production à Fatick (21 mai 2016).
Vainqueur des trois galas de Yékini 
Faata Productions et Yékini organisent-ils pour Reug Reug ? C'est tout comme. En effet, la structure a fait trois sorties cette saison à Dakar (17 avril 2016), à Fatick (21 mai) et récemment à Latmingué (4 juin 2016). Au total, sur les 11 millions de cachet proposés par Yékini cette saison, les 5 sont allés directement dans la poche de Reug Reug. Qui dit mieux ?
La CEDEAO dans le nguimb 
Pour la deuxième fois successive, Reug Reug a participé au tournoi de la CEDEAO, à l'occasion du TOLAC édition 2016, cette année à Dosso (Niger). Désigné par ses pairs capitaine de l'équipe, Reug Reug a plus que tenu son rang, en remportant encore deux médailles d'or (en individuel et par équipes). Et en battant de la plus belle des manières le Nigérien de la catégorie des 120 kilos. 
Une régularité insolente, un physique impressionnant, un moral inégalable 
L'on a l'habitude de dire qu'en sport il n'y a pas de secret. La preuve par Reug Reug. Ils sont nombreux, ces lutteurs prompts à se mettre en jean le lendemain d'une victoire lors d'un grand tournoi, pour venir danser à n'en plus finir. Reug Reug, lui, n'hésite pas à enchaîner deux à trois galas de suite, sans repos, à des centaines de kilomètres de distance. Aussi, plus qu'il n'en donne l'air, Djiné Thiaroye est un lutteur très fort physiquement et qui n'hésite pas à user de ce plus, au besoin. Du courage, le poulain de Laity Sène en a à revendre. Sinon, comment comprendre qu'il puisse encore refaire la même chose qu'en 2014-2015, pendant qu'il était annoncé mystiquement cuit ? Et chaque fois qu’il est attendu dans un grand rendez-vous, il répond présent et fait ce qu'il sait faire de mieux : lutter, gagner, danser énergiquement et être au bout du suspense avec le trophée à la fin
13 trophées en 16 galas, 3 finales, 3 défaites en 80 combats environ 
Entre le samedi 7 novembre 2015 à Iba Mar Diop et le dimanche 5 juin 2016 à Adrien Senghor, Reug Reug a participé à 16 tournois de lutte sans frappe à Dakar, Mbour, Gandiaye, Fatick, Latmingué, entre autres hauts lieux de la lutte sans frappe. Et sur ces 16 tournois, il a remporté les 13 et disputé trois finales perdues contre Mamady Ndiaye, Thiaka Faye et Emile François Gomis. Comme quoi, sa pire prouesse cette saison, c'est une finale perdue. Si on considère, en moyenne, qu'il dispute 5 combats par tournoi, on arrive à la conclusion qu’il a livré 80 combats pour seulement 3 défaites. Il faut le faire.

Sunu Lamb n° 3122 du 10 juin 2016

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