05 octobre 2015

Nouvelle saison de lutte 2015-2016 : Ce qui doit changer


L
a nouvelle saison de lutte 2015-2016 devra forcément être différente des précédentes. Les expériences acquises ça et là, de la part des lutteurs, promoteurs, supporters, fans clubs et même le CNG de lutte, doivent faire la différence pour tendre vers un environnement sain et profitable à tous. Pour cela, moult choses doivent forcément changer...

Les lutteurs : Plus de professionnalisme attendu
Les lutteurs doivent changer leurs manières. Accepter enfin que le sport qu’ils ont embrassé est un véritable business. Aucun fonctionnaire au Sénégal, fussent-ils docteurs, ingénieurs, enseignants etc, ne gagnent 25, 30, 50 ou 100 millions de francs en quelques minutes. Les lutteurs le font. Pour cela, ils doivent se détacher des marmites de fétiche, sortir du carcan des marabouts, des diseurs de bonne aventure ou autres croyances obscurantistes pour donner un spectacle potable aux amateurs et au monde entier.
Lors de certains combats de lutte au Sénégal, on a l’impression que c’est plutôt une démonstration de sorcellerie et que celui qui sortira victorieux a eu recours aux forces occultes et non à sa technique, sa force ou son savoir-faire. Mbeurs quand allez-vous comprendre que le maraboutage, le fétiche ne donnent pas la victoire. La sorcellerie ne fait pas, ne fera jamais obtenir un résultat sportif. Ces pratiques farfelues sont une perte de temps et d’argent. Ça n’a pas sa place dans le sport.
Il y a aussi des lutteurs qui se blessent aux entraînements à quelques jours de leur combat. Bouleversant du coup tout le programme de l’arène et les attentes des sponsors qui ont misé sur eux et sur la date en question. Tout ceci est incroyable, inadmissible. A partir du moment où on fait plus de 20 millions dans un combat, l’encadrement et les agissements du lutteur doivent changer car c’est du business pur et dur et non du maraboutage !
Promoteurs : Donner la chance à tous
Les promoteurs de lutte doivent également revoir leur copie. Dans l’arène, il y a des promoteurs de quartier, d’ethnie, ou promoteurs parents qui ne font la part belle qu’aux lutteurs de leur quartier, de leur village ou de leur ethnie. Ce n’est pas professionnel messieurs. Donnez la chance à tous car ils sont tous porteurs du même génie ! Des lutteurs talentueux comme An 2000, Pakala et autres qui chôment, cela fait réfléchir.
Supporters et fans clubs : Booter la violence hors de l’arène
Un lutteur a fait la prison à cause de la violence la saison dernière. Ce n’est pas une bonne image pour la lutte d’autant plus que les organisateurs ont été obligés de reporter le spectacle. Certaines indiscrétions avancent même que le tournoi de la RDV (TNT) sera purement et simplement annulé du fait des sponsors qui ont préféré se retirer. C’est vraiment malheureux qu’une simple signature de contrat ou un simple duel dans l’arène, génère des morts chaque saison. Des armes blanches (machettes, couteaux, cornes) sont retrouvées sur des lieux de signature de contrat. Même pour un combat de 3 pelés 2 tondus, il y a parfois des pertes en vies humaines. Cela doit prendre fin. La violence tue la lutte.
CNG de lutte : Assainissez le milieu
La structure qui gère la lutte au Sénégal est assez riche aujourd’hui pour s’octroyer un équipement assez professionnel en vue de rendre les jugements des arbitres crédibles. Pour aussi éviter les erreurs d’arbitrage qui dénaturent parfois certains combats. Le CNG peut aujourd’hui introduire l’arbitrage vidéo dans l’arène avec tous les moyens qu’il a.
Quant à la violence, il faut être sans pitié. Chasser de l’arène, les brebis galeuses. Le CNG doit être une institution assez forte pour avertir, prévenir et éradiquer ce fléau qui gangrène la lutte. Aux fauteurs de troubles (lutteurs), il faut savoir appliquer la thérapie qui convient sans état d’âme.
Cette année, tout doit changer car on a trop dormi dans le laxisme.

Koné Mamadou, New York (USA)

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