13 septembre 2015

Crise dans l’arène : Vaste chômage des lutteurs

Gaston Mbengue et Luc Nicolaï, les mis en cause ?
La saison de lutte 2014-2015 a fermé ses portes il y a quelques jours. Mais plus que les années antérieures, de nombreux lutteurs ont chômé. Si cela est dû à l’image écornée de la lutte par la violence, c’est aussi le fait des gros cachets qui ne permettent plus d’organiser de nombreux combats. Ici, deux (2) personnes sont mises en cause : les promoteurs Gaston Mbengue et Luc Nicolaï...

Un regard dans le rétroviseur nous replonge dans le mini championnat de lutte avec frappe (CLAF) qu’avait initié le promoteur Gaston Mbengue en 2006. Même dans leurs rêves les plus fous, certains lutteurs qui y avaient pris part, n’imaginaient pas empocher d’aussi grosses sommes. Gaston Mbengue les avait gracieusement payés avec des cachets de vingt millions. Cela s’est poursuivi lors du Championnat de lutte avec frappe (CLAF)  2007-2008.
 Avec 11 poules et 44 lutteurs, le Don King de l’arène avait animé l’arène à coups de millions. Ce qui avait aussi séduit d’autres promoteurs qui ont voulu faire comme lui. Et, pour montrer leur force de frappe financière, les «rivaux» Gaston Mbengue et Luc Nicolaï n’hésitaient pas à déposer sur la table, des cachets incroyables. «Quand deux éléphants se battent, c’est l’herbe, qui est en bas, qui en souffre» dit l’adage. Mais, dans l’arène, quand deux promoteurs rivalisent, ce sont les lutteurs qui sont bien servis.
L’on n’oubliera pas le montage des combats Modou Lô / Lac 2 et Yékini / Tyson. D’un côté Luc Nicolaï surnommé promoteur du Continent, qui déclare: «J’ai versé un cachet de 60 millions à chaque lutteur, mais j’ai encore fait des rallonges de 15 millions pour le porter à 75 millions pour chacun» De l’autre côté, Gaston Mbengue, le promoteur du Peuple, qui, en 2010, à la faveur du retour de Tyson (Boul Faalé) dans l’arène après trois (3) ans de sanction du CNG, le coopte contre Yékini (Ndakaru) et leur donne, pour la première fois dans l’histoire de la lutte avec frappe, un cachet de 100 millions FCFA…
Gros cachet, l’enfer des promoteurs
Cette bataille des promoteurs a eu pour conséquence la flambée des cachets. Et pourtant, aucun de ces promoteurs ne pourrait rentabiliser un seul de leurs combats avec la seule billetterie de Demba Diop ou du stadium Iba Mar Diop. Les ressources additionnelles provenaient des sponsors qui les accompagnaient. Il s’agissait en grande partie d’Orange et de Tigo, les plus en vue à l’époque. 
Mais ces sponsors ont disparu dans la nature après quelques années. Conséquence : Gaston Mbengue a du mal à poursuivre son programme CLAF qui est d’ailleurs mort. 
Revenu sur terre, le Don King a essayé de ramener ses pairs et les lutteurs à la raison, en vain. «Je ne veux pas mettre ma famille en danger à cause de la lutte. Il faut que les lutteurs revoient leur prétention. Il faut qu’ils soient raisonnables…Il faut plafonner les cachets… » Hélas, il lui était désormais difficile de retirer la cuillère dorée qu’il avait plongée dans la bouche de nombreux mbeur désormais appelés lutteurs VIP.
Endettés jusqu’au cou
Sentant venir le danger avec la rareté des sponsors, les mécènes de l’arène se regroupent en collectif. Seulement, n’ayant pas la même vision et la même philosophie, ces accords vite effrités ont échoué et les gros cachets ont rappliqué pour atteindre 120 voire 130 millions.
Si Luc Nicolaï est allé en prison, c’est en partie à cause de la lutte, à cause des gros cachets. Il voulait toujours en faire plus. Il a tiré trop fort sur la corde, elle s’est cassée et il eût beaucoup de pots cassés.  
Gaston Mbengue également. Il a fui l’arène pour trouver refuge au stade de football auprès de la Fédération sénégalaise de football.
Quand il est content, il annonce qu’il montera telle ou telle affiche. Et quelques jours après, il vomit les lutteurs…Partira, partira pas ?
Aujourd’hui, Gaston Mbengue et Luc Nicolaï sont endettés jusqu’au cou. 
Quant à la jeune génération, il s’agit des promoteurs comme Aziz Ndiaye, Pape Abdou Fall, Assane Ndiaye, Prince et bien d’autres, ils ont hérité d’une situation déjà préétablie par leurs aînés. Gaston Mbengue et Luc Nicolaï ont gravement scié la branche sur laquelle, ils étaient tous assis.
Koné Mamadou, New York (USA)

Aucun commentaire: