Nicolas Sarkozy |
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Il y a eu une
improvisation sur le Mali et la Centrafrique.
Je ne dis pas qu’il ne fallait pas intervenir, mais je n’ai toujours pas
compris ce qu’on allait y faire. Le Mali, c’est du désert, des montagnes et des
grottes. Quand je vois le soin que j’ai mis à intervenir en Côte d’Ivoire…
On a sorti Laurent
Gbagbo, on a installé Alassane Ouattara,
sans aucune polémique, sans rien». Nicolas
Sarkozy a fait cet aveu de taille lors des nombreux rendez-vous
secrets qu’il a eus pendant sa retraite politique de deux ans et demi avec
Nathalie Schuck et Frédéric Gerschel pour chroniquer le quinquennat de François
Hollande. Des confidences que les deux journalistes français ont
consignées dans un livre paru, en novembre 2014, aux éditions Flammarion, sous
le titre : «Ça reste entre nous, hein ?
Deux ans de confidences de Nicolas Sarkozy ». Et qui dévoile, selon
l’éditeur, «un Sarkozy brut de décoffrage, sans le filtre de la communication
que les Français détectent et abhorrent».
Les vérités d’un aveu
Nicolas Sarkozy avoue avoir installé
Alassane Ouattara en renversant le président Laurent Gbagbo, déclaré élu à
l’issue de l’élection présidentielle de novembre 2010, et investi comme tel par
le Conseil
constitutionnel, l’unique juge des élections en Côte d’Ivoire.
Gbagbo a été «sorti» pour qu’Alassane Ouattara soit «installé» comme l’affirme
Nicolas Sarkozy, à la page 39 du livre.
La première vérité, c’est qu’il s’agit
d’un aveu pur et simple de coup d’Etat. La deuxième vérité dévoilée par cet
aveu, c’est que Sarkozy reconnaît l’implication de la France dans
le drame ivoirien qui a coûté la vie à des milliers d’enfants, de femmes et
d’hommes. La troisième vérité, c’est la raison économique qui a motivé, comme
l’indique Nicolas Sarkozy, la barbarie de
l’armée
française en Côte d’Ivoire. Notre pays étant pour la France,
une vache à lait. Dès lors, toutes ses ressources naturelles énormes doivent
être contrôlées par la France.
Toutes ces vérités contredisent
clairement ce que Nicolas Sarkozy avait toujours brandi comme argument au début
de son offensive contre le président Gbagbo dans une affaire de contentieux
électoral. A savoir que c’était pour « le respect du choix des Ivoiriens
exprimé dans les urnes».
Le choix des Ivoiriens n’était pas
Ouattara. Gbagbo qui en était sûr avait demandé le recomptage des voix sous la
supervision de la communauté
internationale pour voir où se trouvait la vérité. Mais cette
démarche démocratique et pacifique avait été catégoriquement récusée par
Sarkozy qui a usé de la violence militaire pour installer son poulain, Alassane
Ouattara, à la tête de la Côte d’Ivoire.
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