17 novembre 2013

Mbeurs, calmez le jeu !

Démarrage de la nouvelle saison de lutte

Violences lors de la signature Balla Gaye 2 Vs Yékini
L
a nouvelle saison de lutte 2013-2014 ouvre officiellement ses portes ce dimanche 17 novembre 2013 au stadium Iba Mar Diop. Les dix (10) premiers lutteurs se feront face et cinq (5) sortiront victorieux...

 Et le message de début de saison est le même depuis longtemps. Faire tout pour éviter la violence sous toutes ses formes. Lutteurs, amateurs, supporters et fans clubs doivent être habités par le même élan d’amour, d’abord pour leur prochain et pour le sport national qui fait vivre certains.
Violences dans l'arène
Chaque fois qu’il y a un grand combat dans l’arène, une tension apparemment inutile génère du côté des supporters des lutteurs concernés, des batailles rangées, débouchant parfois sur des cas graves de blessés et même des homicides. Cela se passe parfois avant le combat, le jour du combat (au stade) ou après le combat. Cela doit cesser. À cela, s’ajoute aujourd’hui un autre phénomène qui décrète les lutteurs persona non grata dans le quartier de leur adversaire.
«Champion, votre adversaire est indésirable chez nous»
Borom Simpi (Gouye Gui), avait eu la surprise de sa vie lorsqu’il avait été menacé par de nombreux jeunes gens au foirail. Son crime, c’est qu’il s’était rendu à un lieu habité par les nombreux supporters de son adversaire Ness (Lansar). Il a eu d’énormes problèmes pour se tirer de là. Papis Général (Manga 2) a échappé à un lynchage à Guédiawaye avant son combat contre Sa Cadior 2 (Mor Fadam). En visite dans ce quartier, de nombreux supporters de Sa Cadior 2 l’ayant aperçu, n’ont pas hésité à se ruer sur lui. Le pauvre a fui, abandonnant son scooter sur les lieux.
Modou Lô / Eumeu Sène : Il faut tirer la sonnette d’alarme
De passage il y a quelques jours dans le quartier de Guinaw Rails, en vue de régler une affaire urgente au commissariat d’arrondissement de ladite localité, Modou Lô voit son véhicule endommagé par des badauds. Dès que certaines personnes l’ont reconnu, la rumeur est aussitôt partie, et presqu’automatiquement, les jeunes gens, se disant supporters d’Eumeu Sène, sont sortis de partout. Scandant le nom de leur champion, encerclant le commissariat et jetant des pierres comme si Modou Lô était un ennemi, au point d’endommager son véhicule. Des comportements d’un autre âge !
Mais bien avant cette agression, un autre cas avait été enregistré à la Cité Djily Mbaye lorsque le combat avait été reporté suite à la blessure d’Eumeu Sène. Les supporters de Xaragne Lô et ceux d’Eumeu Sène s’étaient donnés en spectacle dans une bataille rangée.
Aimer son lutteur, c’est respecter sa philosophie de paix…
Violences au stade Demba Diop
Modou Lô et Eumeu sont tous des fils du pays. Ils ont juste un combat qui les opposera peut-être pour quelques secondes ou quelques minutes. Ils sont loin d’être des ennemis. Parfois ce sont des personnes qui ne se connaissent qu’à travers le petit écran, qui d’ailleurs se rencontrent rarement dans les rues. C’est le sport qui les réunit aujourd’hui, pourquoi leurs supporters respectifs érigent-ils cette muraille de violence et de haine entre eux ? Aimer son lutteur, c’est respecter sa philosophie et son engagement pour la paix car aucun lutteur ne dit à ses supporters d’aller se battre à son nom, d’aller s’en prendre à son adversaire ou d’aller vandaliser. Aimer son lutteur, c’est également protéger son image.
Et si les lutteurs eux-mêmes montaient au créneau pour calmer le jeu ?
La saison de lutte ouvre ses portes ce dimanche. Tout le monde veut zéro violence dans l’arène. Et si les lutteurs eux-mêmes montaient au créneau pour calmer le jeu ? Chaque lutteur a un ou plusieurs fans clubs, pourquoi Eumeu Sène et Modou Lô ne rencontreraient-ils pas en tête-à-tête les responsables de ces différents fans clubs pour lancer des messages de paix et d’amour avant leur combat ? Nos lutteurs peuvent décanter la situation s’ils le veulent. Modou Lô et Eumeu Sène, main dans la main, peuvent se rendre à la télé pour montrer à leurs supporters que seul le sport doit triompher et qu’ils sont loin d’être des ennemis. Et à chaque combat, grand ou petit, ce geste devra être répété. Ce sera bien pour l’image de la lutte, l’image des lutteurs. Si certains sponsors ne veulent pas associer leurs images à celle de la lutte, c’est en partie à cause de ces genres de comportements. Attention, il y va de la survie de notre sport national.

Mamadou KONÉ

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