«C’est une bonne idée
d’avoir un rapport sexuel à la veille d’un combat parce que…»
Catherine Salano (Sexologue) |
I
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nvitée au lancement de l’émission Œil du Tigre, la sexologue Catherine Solano a bien
voulu nous accorder une interview. Elle est revenue sur l’impact de la
sexualité,
Entretien
Quelle
est la relation entre le sport et le sexe ?
La relation entre le
sport et le sexe, c’est que quand on fait du sport, la sexualité fonctionne
mieux parce que le corps est en meilleure santé, les vaisseaux ont du sang qui circule
mieux et tout fonctionne mieux.
Dans
le cadre de la lutte, il y a parfois l’aspect mystique qui interdit aux lutteurs
d’avoir une relation avec leur femme pendant un certain moment. Est-ce que cela
a un impact sur la préparation physique ?
Ce n’est pas une bonne
idée d’interdire aux lutteurs d’approcher leur femme. D’abord, ça risque de
créer un problème dans le couple. Lorsqu’il y a problème, on n’est pas très
bien et le lutteur n’a pas toutes ses capacités disponibles. En plus, ce n’est
pas du tout mauvais pour les performances sportives. Après, si c’est mystique
ou religieux, c’est différent mais souvent ce n’est pas une bonne idée pour les
performances parce que ça équilibre d’avoir une bonne relation.
Donc,
vous voulez dire qu’avoir des relations sexuelles peut contribuer à augmenter
la force de l’athlète ?
Ce n’est pas que ça
augmente la force, mais le fait est qu’il y a beaucoup d’hommes qui disent que
si je n’ai pas de rapport sexuel, je suis de mauvaise humeur, je suis énervé,
je ne suis pas bien et, du coup, ils ne seront pas au maximum de leur capacité.
Ils ne sont pas bien concentrés ; ils sont stressés et leurs performances
peuvent baisser. Ce n’est pas que ça augmente les performances d’avoir des
rapports sexuels mais ça fait qu’on soit mieux dans sa tête. On est plus en
harmonie.
Vous
conseillez alors aux lutteurs d’avoir plus de rapports sexuels ou il y a un
nombre limité par mois, par semaine?
Non, il n’y a pas de
nombre limité. Ça dépend, une ou trois fois par semaine. Mais il faut dire qu’il y a
des lutteurs qui, quand ils sont en période d’entrainement intensif, n’ont pas
beaucoup de désir sexuel, pas beaucoup d’envie parce qu’ils sont très
concentrés sur leur performance, leur entraînement. Ils sont fatigués parce que
l’entraînement intensif fatigue. Donc, ils n’ont pas forcément beaucoup
d’envie. D’ailleurs, ce sont les femmes qui disent que "j’aimerais bien avoir
beaucoup de rapports sexuels, mais mon mari n’en veut pas. Quand il va à
l’entrainement, c’est une fois tous les dix jours. Je suis obligée de le
supplier", y en a qui disent ça. Il ne faut pas qu’ils se forcent non plus, mais
c’est dommage. Si sa femme est de mauvaise humeur envers lui, ce ne sera peut-être
pas bien pour lui et il aura de moins bonnes performances. Donc, il faut se trouver
un équilibre. Dans un couple, c’est mieux, il n’y a pas de nombre, il n’y
a pas de chiffre.
Les
lutteurs sont souvent soupçonnés d’utiliser des anabolisants. Ceux-ci ont-il
des conséquences sur leur sexualité ?
Les anabolisants, ce
n’est pas une bonne idée sur la sexualité parce que si on en prend longtemps,
quand on arrête, on risque d’avoir une chute de testostérone très forte et de ne
pas avoir d’érection ni de désir pendant un moment. Il y a même des cas où on
sait que ça ne redémarre pas. Ils ont un gros problème. Leurs testicules
diminuent de volume-même parfois parce qu’ils n’ont pas fonctionné. Quand on
prend des anabolisants, les testicules se mettent au repos parce qu’ils se
disent qu’"on m’apporte de la testostérone. En conséquence, je n’ai plus besoin
d’en fabriquer. On en a plein dans le corps" Ça peut aussi poser des problèmes
de fertilité si, après, ils veulent avoir des enfants. Il y a des hommes qui
ont des problèmes parce qu’ils ont pris longtemps des anabolisants.
Les
anabolisants peuvent alors rendre impuissant ?
Oui, mais pas quand on
les prend. C’est quand on arrête d’en prendre. Quand on arrête, ça peut créer
des problèmes d’érection et c’est connu.
Alors
quels conseils donnerez-vous aux lutteurs ?
Ce n’est pas bon de
prendre des anabolisants. Ce n’est pas une bonne idée. Je trouve ça terrible qu’on
pousse des jeunes à abîmer leur santé.
Est-ce
que c’est recommandé d’avoir des rapports sexuels à deux ou trois jours d’un
combat ?
Je trouve que c’est une
bonne idée, la veille d’un combat, d’avoir un rapport sexuel parce qu’après un
rapport sexuel, on dort très bien. Et souvent avant un combat, on est stressé,
énervé. C’est comme quand on passe un examen. On est sous pression. On ne dort
pas bien. S’il fait l’amour avec sa femme, il va bien dormir et être plus en
forme. Donc, la veille, ce n’est pas mal. Il n’y a pas de problème.
Est-ce
que le sportif peut se permettre de rester des mois sans avoir de relations
sexuelles ?
Tout le monde peut rester
des mois sans avoir de rapports. On ne tombe pas malade. Mais, il sera peut-être
moins bien dans sa peau. Il y a des célibataires dans la lutte, je suppose, qui
ne font pas de rapports sexuels. Ils sont célibataires, très jeunes, et n’ont
pas de relations sexuelles. Ils peuvent quand même être des champions. Mais
c’est plutôt bien d’avoir une belle relation. On est bien équilibré.
Alors
la sexualité participe à l’épanouissement du sportif ?
La sexualité participe
à l’épanouissement du sportif et à l’épanouissement de tous les hommes et
femmes, même ceux qui ne sont pas sportifs (elle
éclate de rires) et heureusement.
Source
Sunu Lamb (Aïssatou FAYE)
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