28 février 2013

Lutte sénégalaise: Transes et hystérie dans l’arène

L’autre phénomène à combattre

Sapeurs pompiers portent secours à une fille en transe dans l'arène
Après la bouffonnerie du mystique et les gestes obscènes des lutteurs que combat farouchement le CNG, la structure qui gère la lutte devrait également s’atteler à anéantir un autre phénomène dans nos arènes. Il s’agit des nombreux candidats aux transes à l’hystérie et aux nombreuses crises de maniaques qui sèment la zizanie en faisant perdre du temps aux organisateurs et surtout donnant l’air d’être dans un asile de fous.
Si une mesure vigoureuse n’est pas prise contre certains lutteurs, accompagnateurs et même membres d’encadrement, ils ont tendance à dénaturer l’image de l’arène, à donner l’impression d’évoluer dans un asile de fous. Car il est tout à fait incompréhensible et inconcevable que victoire et défaite, joie et mécontentement se célèbrent pareillement. Surtout avec le grand désordre qui s’en suit. Le gala de Baol productions du 19 janvier 2013 en dit long. Deux lutteurs ont retenu notre attention. Il s’agit de Bour Sine (Baol) et Bouba Fiit (Les Tigres).
          Lorsque le sociétaire de Baol a remporté son combat sur son adversaire Maxy Crazy (Pape Kane), c’était la folie dans son encadrement. Certains accompagnateurs, marabouts du lutteur et même coachs, se laissaient tomber dans des convulsions d’une violence extrême, si bien que touristes et autres étrangers ne comprenaient pas ce qui arrivait à ces gens. Ils pataugeaient dans l’eau boueuse de safran qu’ils déversaient sur d’autres personnes. Pourtant, leur lutteur avait remporté le combat. Et s’il avait perdu ?
          Quant à Bouba Fiit, c’était le même cas. Il avait lui, perdu lamentablement son combat contre Bébé Modou Lô (Rock Energie). Il est d’abord sorti tranquillement avant de piquer des crises incompréhensibles, en présence de son encadrement, dépensant une énergie qu’il n’a pu exercer sur l’adversaire quand il le fallait lors du combat. Mais la situation la plus hilarante c’est lorsque les policiers partent vers ces gens en crise, ils se relèvent pour fuir comme des lapins avant de continuer leur cinéma dans d’autres bras. Il faut que cela cesse car mettent inutilement en contribution nos braves agents de sécurité ou sapeurs pompiers présents sur les lieux.
          En allant au stade, on s’attend à victoire ou défaite. Si le cœur ne peut supporter ni la joie ni la tristesse, autant rester à la maison car on n’a pas sa place dans le milieu du sport. Cela est aussi valable pour le lutteur. Il est temps d’arrêter de coller une autre image à la lutte qui se veut un sport policé comme tous les autres.
MK

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